Déménageur
Je ne t'aime pas lorsque tu tardes,
Car je meurs de ta mort présumée ;
Je ne t'aime pas lorsque tu fardes
Ce visage tant aimé
Par des amants qui emménagent
A chacun des mes départs
Mon hystérique mémoire
Plus que tes appartements.
Plus que tes appartements ?...
Et qu'en saurais-je jamais, mon amour ?
Je ne t'aime pas lorsque tu dors
Car je meurs de ta mort présumée.
Je ne t'aime pas lorsque tu dors
Car je vois emménager
Dans ton onirique mémoire
A chacun de tes départs
Des amants étrangers.
Des amants étrangers ?...
Et qu'en saurais-je jamais mon amour ?
Je ne t'aime pas lorsqu'entre tes seins
Tu presses mon visage
Me cachant des amants supposés
Que sans oser te dire j'emménage
Entre nous et tes rivières de parfum.
Me cachant des amants supposés ?...
Et qu'en saurais-je jamais, mon amour ?
Je ne t'aime pas lorsque ta gorge déployée,
Mouillée d'une brûlante humeur,
S'offre aux amants dévoyés
Qui emménagent à toute heure
Entre toi et moi.
A chacun de nos départs,
Entre toi et moi,
Ils emménagent, les illusoires,
Changeant la carnation de ta peau.
Emménagent, les illusoires ...
Et qu'en saurais-je jamais, mon amour ?
Je ne t'aime pas lorsque tu pleures
Car je meurs de tes plaisirs présumés
Je ne t'aime pas lorsque je te sens semer
Entre nous cette fleur mouillée
Qu'arrosent jusqu'à l'éclore
Tes amants qui emménagent encore
Notre lit d'amour et ma mémoire souillée.
Notre lit d'amour et ma mémoire souillée ?...
Et qu'en saurais-je jamais, mon amour ?
Et qu'en saurais-je jamais.
Hervé Rostagnat 2005
Noces de bas
Est-ce que tu sais
Que je porte encore à mes lèvres,
Lorsque je les range,
Le fouillis de ton linge
Tes dessous qui m’enfièvrent,
Et tes bas, et les aisselles
De ta robe
Que je dérobe
Au pêle-mêle
De ton méli-mélo ?
Hervé Rostagnat 2005